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05/01/2002 |
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Le vrai papier journal - n°17 - janvier 2002 |
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N° 17, janvier 2002, page 87
Le dernier déserteur
Malgré un bac pro en mécanique automobile
et cinq mois de travail comme intérimaire
Laurent né en 1977, est bon pour le Service natio-
nal. Le 6 février, à peine arrivé à la caserne, le ca-
poral-chef le met au parfum « Vous allez en ba-
ver » « Quand on n'arrivait pas à retenir les
chants militaires, on devait faire une marche de
quinze bornes, on pleine nuit, avec vingt kilos sur
le dos.» Une balade entrecoupée de fractions, le
sac toujours sur les épaules.
Ses classes terminées, Laurent passe un mois à
l'armurerie à compter des Famas et des lance-
roquettes. Pendant son absence, une baïonnette
disparaît et il écope de quatre jours de trou. Viré
de l'armurerie, il passe trois semaines à la
compta avant d'être désigné pour partir en
mission. « J'ai passé dix heures dans un camion
avec les bâches relevées. Avec moi, il n'y avait
que des engagés, des cas sociaux qui ne savent
ni lire ni écrire et confondent leur droite et leur
gauche. » De retour à la caserne, Laurent est
affecté à la plonge, où trois appelés le
menacent: « Comme on ne dormait pas à la
caserne, ils m'obligeaient à les ramener en
bagnole. Si je refusais, ils me crevaient les
pneus. Ils ont même cassé mon rétro au
essayant de me frapper.»
Ses difficultés n'ébranlent pas le médecin militaire
qui refuse de le réformer. Laurent se tourne dors
vers les Sans nous, un collectif créé au mars 2000
et qui se bat pour l'exemption des sursitaires, la
libération des appelés et la fin des poursuites
contre les déserteurs et les insoumis. Ils m'ont
dit que les incorporations au Service national
étaient suspendues depuis le 27 juin et que je
n'avais qu'à me tirer. Le 23 juillet Laurent est
flashé sur la route de la désertion. Les gendarmes
lui ordonnent de rejoindre sa caserne. Un
cauchemar que son collectif de soutien a
immortalisé ci-dessus: « Ils voulaient que je fasse
vingt jours de trou et que le reste au service
jusqu'à la libération des deniers appelés (le
29 novembre).» Une fois encore, il alerte les Sans
nous qui contactent le ministère de la Défense et
obtiennent sa libération immediate. Reste à
régulariser sa situation militaire Avant de signer
son ordre de libération, le commandant le fait
flipper une dernière fois: « Le service national est
maintenu à cause du 11 septembre. Tu vas devoir
rester avec nous.» Allons z'enfants...
Loïc H. |
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30/11/2001 |
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Libération - L'adieu aux armes du service |
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L'adieu aux armes du service
Les derniers appelés du contingent ont quitté les casernes hier.
Par JEAN-DOMINIQUE MERCHET
Le vendredi 30 novembre 2001
C'est la quille des quilles! Hier, les derniers appelés du contingent - à
peine quelques dizaines - ont quitté définitivement la caserne. Même si la
conscription n'est officiellement que «suspendue», le service militaire est
terminé. Mais «les coopérants et objecteurs de conscience devront patienter
jusqu'en juillet 2002», proteste le collectif des Sans-Nous, qui s'était
mobilisé pour en finir plus vite. Cette vénérable institution (lire ci-contre)
a mis plus de cinq ans à disparaître, depuis l'annonce de la professionnalisation de
l'armée par Jacques Chirac, le 22 février 1996. Les appelés étaient
alors 250 000, il n'en restait plus que 4 380 début octobre.
Hélico. Le «service» s'est éteint cette semaine dans la
discrétion. A Verdun (Meuse), une cérémonie a eu lieu lundi aux 1er et 2e
régiments de chasseurs, pour le départ de l'aspirant médecin Sébastien
Muller, 29 ans et dernier appelé de la caserne. A Compiègne (Oise), Philippe Leroy,
23 ans, du 6e régiment d'hélicoptères de combat, a été reconduit
dans son village... en hélico. Un vin d'honneur était organisé par le maire de
la commune. A Toulon (Var), le quartier-maître Nicolas Soudant, 25 ans, a remisé son
«bachi» (béret de marin) après six mois de service. Au terme d'une
cérémonie officielle, le dernier appelé de la marine s'est exclamé en
souriant: «On a tous au moins quinze minutes de célébrité une fois
dans sa vie. Pour moi, c'était peut-être aujourd'hui.» Le 21 novembre,
quatorze de ces derniers appelés ont même été décorés de
la médaille de la Défense nationale par le ministre, Alain Richard, qui a rendu
hommage à leur «civisme».
Le service national ne concernait plus que les jeunes nés avant le 31 décembre
1978, soumis aux obligations militaires jusqu'au 31 décembre 2002. Mais, en juin, le
ministère a pressé le pas (Libération du 27 juin 2001), au grand soulagement
des 200 000 derniers sursitaires qui multipliaient les démarches pour échapper
à la caserne. En fait, les étudiants et la plupart des salariés
bénéficiaient déjà de sursis qui les dispensaient du service
national.
Les garçons nés après le 31 décembre 1979 et les filles nées
après le 31 décembre 1982 sont désormais soumis à des obligations
beaucoup plus légères: se faire recenser dans leur mairie à 16 ans puis
assister, au cours de leur dix-huitième année, à la journée d'appel de
préparation à la défense. Depuis sa création, il y a trois ans, 1,9
million de jeunes y ont participé.
* * *
Michel Auvray, historien, revient sur la conscription:
«Un fantasme républicain»
L'historien Michel Auvray
est un spécialiste du service militaire et des relations entre armée et
société. Il a publié l'Age des casernes en 1998 (Editions de l'Aube) et
participe à un numéro de la revue Autrement sur l'«autopsie du service
militaire», à paraître en janvier.
Avec le départ des derniers appelés, qu'est-ce qui se termine ?
C'est plus la fin de l'armée de Bismarck que celle d'une prétendue tradition
républicaine. Nous avons longtemps vécu sur un mythe selon lequel la conscription
était un grand acquis de la Révolution française, donc intouchable. Or le
service national auquel Jacques Chirac a décidé de mettre fin en février 1996,
c'est le modèle prussien - celui de l'armée qui avait battu la France durant la
guerre de 1870. Pour préparer la revanche, le vaincu a adopté le modèle du
vainqueur.
Mais la levée en masse de 1793...
C'est autre chose: un symbole de pouvoir social, celui du peuple qui conquiert sa
souveraineté les armes à la main, pas un mode de recrutement
généralisé. Dès le Moyen Age, on convoquait «le ban et
l'arrière-ban». Il s'agissait de mobiliser le maximum de monde pour s'opposer à
l'envahisseur. Pas de créer une armée permanente. Prenons la bataille de Valmy, en
1792, qui est le mythe fondateur de l'armée républicaine. Elle a lieu avant la
levée en masse et ce sont uniquement des soldats professionnels de l'armée royale
renforcée par des volontaires de la garde nationale qui y participent. Pas des conscrits. La
première loi de service militaire, dite «Jourdan», date de 1798, au moment
où la Révolution va céder le pas à Bonaparte. Sous le Consulat et
l'Empire, la société se militarise, non sans résistance. En 1813, il y avait
250 000 réfractaires en France.
Donc, la Révolution n'invente pas le service militaire ?
Pas du tout. Elle supprime même une forme de service obligatoire qui datait de Louis XIV:
la milice royale. Elle crée certes la garde nationale, mais il s'agissait d'une
défense locale, avant tout force de police, avec des citoyens dormant chez eux. En fait, la
conscription a été inventée par des pays comme la Prusse, la Suède ou
la Russie. Ils n'avaient pas assez d'argent pour s'offrir des armées professionnelles de
mercenaires et obligeaient donc les paysans à servir sous les armes.
C'est ce modèle prussien qui a été adopté par la France après
la défaite de 1870 ?
Ce modèle, adopté en France dès 1872, c'est un service relativement court
qui permet de former le maximum de soldats gardés en réserve et mobilisables pour la
guerre. Un système efficace sur le plan militaire et qui, un an après la Commune de
Paris, visait aussi à restaurer la discipline sociale. On parle alors de «brassage
social», c'est-à-dire de réconcilier les classes à la caserne. Ce
service militaire, qui va progressivement devenir «universel, égalitaire et
obligatoire» - ce sera fait en 1905 -, intervient dans une France en pleine transformation.
Pour les paysans, la caserne va être le lieu de la découverte de la modernité.
C'est là que va naître le mythe de la conscription fondement de la République,
mythe qui fleurira au lendemain de la guerre de 14-18. Ce qui n'avait été
qu'adaptation aux circonstances va devenir dogme sacré.
Le service militaire n'a-t-il toutefois pas été un gage de démocratie
contre les tentations autoritaires ?
Là encore, on est en pleine légende. Les conquêtes coloniales de la IIIe ont
été faites avec des appelés. La troupe a aussi été
utilisée pour réprimer le mouvement ouvrier. C'étaient les conscrits qui
cassaient les grèves et tiraient sur la foule.
Mais le putsch des généraux en 1961...
C'est surtout l'attentisme des militaires et la détermination de De Gaulle qui l'ont fait
échouer. D'ailleurs, beaucoup de régiments de parachutistes qui soutenaient le putsch
étaient composés d'appelés... Là encore, on a créé une
légende qui permettait notamment à la gauche de justifier a posteriori l'envoi du
contingent! Depuis longtemps, l'armée française n'était plus une armée
de conscription mais une armée composée à la fois de professionnels et
d'appelés. En 1928, les conscrits ne représentaient plus que 45 % des effectifs,
à peine 20 % en 1947. Ils ne sont redevenus majoritaires que pendant la guerre
d'Algérie, de 1957 à 1962. En 1989, à la chute du Mur, 36 % des militaires
étaient des appelés.
Le service est donc mort à petit feu ?
Jacques Chirac lui a donné le coup de grâce. Il était devenu une coquille
vide, très inégalitaire et qui connaissait une grande désaffection chez les
jeunes. Mais l'illusion de la caserne comme lieu de formation a la vie dure. Les pouvoirs publics
prétendent donc que la conscription n'est que «suspendue» et ont
créé la «journée d'appel de préparation à la
défense», un simulacre de conscription élargie aux jeunes filles. A partir
d'une tradition républicaine fantasmée, on est en plein déni de
réalité. Mais dans la population, le travail de deuil de cette institution s'est fait
facilement, sans émotion.
Recueilli par
JEAN-DOMINIQUE MERCHET |
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http://www.liberation.com/quotidien/semaine/20011130venv.html |
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10/08/2001 |
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L'Express - Libération anticipée, la quille pour qui? |
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par Sylvie Tournier
Le 30 novembre, tous les conscrits seront libres. Sauf ceux
qui effectuent un service civil
C'est la quille pour les derniers appelés. Dans le décret
publié le 27 juin - qui annonce la suspension immédiate des
incorporations pour le service militaire et la libération
anticipée des jeunes du contingent - Jacques Chirac et
Lionel Jospin indiquent que, au 30 novembre 2001, tous les
conscrits encore sous les drapeaux pourront rentrer chez
eux. Tous, sauf ceux qui effectuent un service national
civil. Ils sont environ 9 000 coopérants, «services des
villes» et objecteurs de conscience. Pour eux, rien n'est
décidé et, dans la torpeur de l'été, des pétitions se
préparent. «On nous a oubliés, s'indigne Pierre, un
objecteur de conscience. Dans le flou juridique, il nous
est impossible de prendre la moindre décision quant à notre
avenir proche.» Du côté des ministères de tutelle qui
gèrent les différentes formes civiles du service national,
on se renvoie la responsabilité d'un second décret. Des
mesures de suspension analogues devraient être prises.
Reste à savoir quand.
L'Express du 09/08/2001 |
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http://www.lexpress.fr/Express/Info/France/Dossier/conscription/dossier.asp?nom=qui |
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24/07/2001 |
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Libération - Objecteur, bon pour trimer jusqu'au bout. |
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© Libération du 21-22 juillet 2001 - pages Rebonds
Courrier : La fin du service ?
Objecteur, bon pour trimer jusqu'au bout.
Le 27 juin, on nous annonçait la fin de la conscription et la libération anticipée des derniers
appelés. Ce n'est pas tout à fait la vérité; les dernier appelés du service militaire bénéficieront
effectivement d'une libération anticipée pour les récompenser de leur civisme, mais il n'y a pour
l'instant aucune libération de prévue pour ceux qui effectuent une forme civile du service
national. Je suis objecteur de conscience, c'est à dire que je fais mon service national, mais que
pour des motifs de conscience j'ai refusé de porter les armes.
Je suis objecteur de conscience, c'est à dire que je fais un service qui dure le double du temps du
service militaire.
Je suis objecteur de conscience, c'est à dire que pour une solde inférieure au RMI, je fais le
travail que personne ne veut faire dans mon lieu d'affectation (la direction régionale des affaires
culturelles d'Aquitaine).
Je suis objecteur de conscience, c'est à dire que je suis sensé faire ce « travail »
jusqu'en décembre, car je n'ai pas droit à une libération anticipée.
Je suis objecteur de conscience, c'est à dire que je ne pourrais pas reprendre mes études dans de
bonnes conditions à la rentrée car je devrais les cumuler avec mon service national.
Je suis objecteur de conscience, c'est à dire que le seul moyen que j'ai pour finir plus tôt,
c'est de déserter ou de m'inventer une maladie grave.
Je suis objecteur de conscience, j'ai déjà effectué douze mois de service, je ne renoncerai pas à
mon statut, mais je ne vois pas pourquoi je n'ai pas le droit d'être libéré plus tôt ! Soyez donc
informés de la situation des services civils et notamment des objecteurs de conscience
Signé : Guillaume Lacampagne, Pessac (Gironde) |
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18/06/2001 |
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Les derniers « trois-jours » |
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SERVICE NATIONAL
Les derniers « trois-jours »
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Les volontaires assureront les tâches autrefois accomplies par les appelés (photo AFP)
Le dernier centre de sélection pour le service national a fermé ses portes vendredi à Blois
(Loir-et-Cher). Des générations de Français ont fait leur "trois jours" (en fait une seule journée
depuis une trentaine d'années) dans ces centres, où l'armée leur faisait passer une série de tests,
notamment médicaux, décisifs pour leur future affectation de conscrit. Cette fermeture est une
"étape intermédiaire" dans le processus de suppression progressive du service national. L'armée
considère désormais qu'elle dispose d'un stock suffisant de jeunes gens déjà testés, susceptibles
d'être appelés pour satisfaire ses besoins jusqu'à la fin du service national, le 1er janvier
2003.
Une incorporation en août
La date théorique de la dernière incorporation est le 1er février 2002, soit dix mois avant la fin
du service national, mais il est possible que la dernière incorporation aura lieu en réalité plus
tôt que cela. Il appartiendra au président de la République, au Premier ministre et au ministre de
la Défense de décider "conjointement" du moment de cette dernière incorporation, a précisé le
porte-parole du ministère de la Défense Jean-François Bureau. Les "options possibles" seront
connues avec précision pendant l'été ou au plus tard au début de l'automne, a-t-il indiqué. Pour
l'instant, il est certain qu'il y aura encore une incorporation en août, le décret en ce sens
venant d'être signé.
Flux de volontaires
La décision sera prise en fonction du succès de la politique de recrutement des volontaires,
employés par l'armée pour assurer des tâches autrefois accomplies par les appelés. Lorsque les flux
de volontaires permettront à eux seuls de couvrir les 27.700 postes d'appelés et de volontaires
prévus pour 2002 (dont 16.000 dans la gendarmerie) l'incorporation ne sera plus nécessaire et
pourra s'arrêter, a expliqué M. Bureau. L'armée de l'air et la marine peuvent désormais se passer
d'appelés, et l'armée de terre "y est presque", a souligné le porte-parole.
Pas assez de gendarmes
En revanche, la gendarmerie pour l'instant ne recrute pas encore assez de volontaires pour faire
face à ses besoins, le flux constaté étant pour l'instant à 12.000 par an. Tous les jeunes gens nés
avant le 1er janvier 1979 restent soumis à l'obligation théorique de faire le service militaire,
même si celle-ci a été considérablement assouplie par une série de cas d'exemption, liée aux études
ou à l'emploi. Pour tous ceux qui sont nés après cette date, le service militaire est remplacé par
une journée d'appel de préparation à la défense (JAPD). Celle-ci, obligatoire, a été lancée le 3
octobre 1998 pour les seuls garçons, puis institué pour les filles depuis le 8 avril 2000.
18/06/2001 |
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http://www.canoe.fr/LesInfos/France/06/010618_troisjours-afp.html |
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16/06/2001 |
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Libération - L'armée ferme le guichet des « trois jours » |
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L'armée ferme le guichet des « trois jours »
Ceux qui ne les ont pas encore faits échappent au service.
Par Jean-Dominique MERCHET
Le samedi 16 et dimanche 17 juin 2001
Vendredi, le dernier centre de sélection a discrètement fermé ses portes à Blois. Il ne sera
donc plus possible d'incorporer de nouveaux appelés. es jeunes qui n'ont pas encore fait leurs
« trois jours » (1) peuvent respirer: ils ne feront pas non plus leur service national. Pour ces
garçons nés avant le 1er janvier 1979, c'est la quille assurée dès aujourd'hui. Vendredi, le
dernier centre de sélection a en effet discrètement fermé ses portes à Blois (Loir-et-Cher). Faute
de centres, où s'effectuaient les traditionnels « trois jours », il ne sera donc plus possible
d'incorporer de nouveaux appelés. En revanche, les jeunes qui ont déjà subi les tests médicaux et
psychotechniques restent susceptibles d'être appelés sous les drapeaux, jusqu'à la fin de l'année
prochaine.
A moins que, d'ici là, les politiques en décident autrement. «Plus on s'approche de la fin du
service national, plus un arrêt prématuré des incorporations devient probable», assure un proche du
dossier. Pour l'instant, rien n'est décidé et l'arrêté permettant d'appeler le contingent 08, au
mois d'août, a été signé cette semaine. Le président de la République pourrait aborder ce sujet
lors de la visite qu'il va effectuer le 28 juin au 152e régiment d'infanterie de Colmar
(Haut-Rhin). A l'Elysée, à Matignon, au ministère de la Défense comme dans les états-majors, on
s'accorde sur la nécessité d'en finir en douceur. Reste à saisir l'opportunité politique, ce qui
pourrait donner lieu à une nouvelle passe d'armes entre Jacques Chirac, «chef des armées», et
Lionel Jospin, « responsable de la défense nationale »...
Décidée en 1996, la professionnalisation des armées arrive à son terme. Il ne reste plus
aujourd'hui que 25 000 appelés sous les drapeaux, dont 17 000 dans la seule armée de terre. Dix
fois moins qu'en 1995. Ils sont progressivement remplacés par des engagés, des civils et des
«volontaires», dont le recrutement est actuellement un peu en dessous des espérances.
Une seule chose est certaine: il n'y aura plus aucun appelé le 1er janvier 2003. En revanche, la
loi ne prévoit rien quant à la date de l'incorporation du dernier contingent. Elle devrait avoir
lieu normalement en février 2002, c'est-à-dire dix mois avant la fin du service. « Même si nous
avancions la date de la dernière incorporation, nous n'allons pas libérer d'un coup tous les
appelés », assure un spécialiste du dossier. Pour les dix-huit mois qui restent à couvrir, les
besoins des armées s'élèvent à environ 30 000 appelés. « A un iota près, celui qui ne veut pas venir
ne vient pas. Nos appelés acceptent le système », assure-t-on au ministère de la Défense. Les jeunes
étudiants ou titulaires d'un contrat de travail bénéficient en effet de sursis qui les conduisent
au-delà de la date de la fin du service. Des mesures prises en partie pour répondre à la
mobilisation du groupe des « Sans-nous » (2), qui ne voulaient pas être « les derniers des cons ».
(1) Les « trois jours » ne duraient d'ailleurs plus qu'une seule journée.
(2) sansnous.org |
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http://www.liberation.com/quotidien/semaine/20010616samm.html |
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13/06/2001 |
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Après TF1 c'est au tour de M6... |
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Après TF1 c'est au tour de M6 d'en remettre une couche dans la désinformation. Dans l'édition du « Six minutes » de 11h54 le mardi 12 juin 2001 (voir lien ci-desous), il est encore sujet de la dernière incorporation pour août 20001. Ecoutez le mp3 sur :
http://sansnousalbum1.free.fr/son/01.06.12.M6.mp3
La réponse d'M6 (un gars a déjà reçu
une réponse sur le forum de sansnous.org)
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Le sujet du 6 minutes de ce jour était effectivement
imprécis.
Les appelés présentés dans le reportage sont
effectivement les derniers sur cette base militaire
de Varces, qui n'accueillera donc plus d'appelés à
partir du 1er août.
L'explication du ministère : la Défense veut
atteindre un objectif de 27.700 volontaires engagés
d'ici fin 2002 (date de la fin légale des
"appelés"). Elle a déjà atteint 15.000 volontaires à
ce jour, ce qui lui permet d'"appeler" moins. (Elle
applique le principe des vases communicants)
Dans certaines bases militaires, on sait donc que
l'on reçoit les derniers appelés.
Selon les derniers chiffres du ministère, le chiffre
de 27.700 volontaires pourrait être atteint dans
quelques mois, ce qui pourrait permettre de mettre
fin aux "appels" plus tôt que prévu.
Toutes nos excuses pour cette information imprécise.
La rédaction.
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Merci à Ale ainsi qu'à Seb de Nancy pour avoir fait suivre le message sur Servnat |
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http://www.m6.fr/info/decrochages/index.htm |
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08/06/2001 |
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Le journal de 13H du 8 juin 2001 |
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[extrait journal chaîne="TF1" date="2001/06/08" heure="13h"]
[plan image&son="Jean-Pierre PERNAUT"]
... et puis a propos de l'armée sachez qu'il y a encore aujourd'hui dans les casernes 20 500
appelés du contingent et avant hier il y a eu un nouvelle incorporation il y en a six chaque année,
mais celle là c'était sans doute la dernière, elle ressemblait pourtant à toute les autres, à
Castellsarrasin dans le Tarn et Garonne, Jean Pierre QUITTARD et Gérard RAMIREZ.
[/plan]
[plan son="Voix militaire"]
« Ici commence votre incorporation ! »
[/plan]
[plan son="Voix off"]
Jerome, Hervé, Christophe, José et Guillaume ont été incorporés mercredi au 31 ème regiment du
Génie de Castelsarrasin en compagnie de 60 autres jeunes gens originaires du Sud-Ouest de la france. En fin
d'étude ou d'interim ils ont entre 22 et 24 ans et sont tous en attente d'un contrat de travail.
Après les les formalités administratives premiere étape importante dans leur future vie militaire
la découverte avec leur sergent de la chambrée, c'est un dortoir de quinze lits, ou ils vont vivre
en principe pendant dix mois. Premiers commentaires :
[/plan]
[plan son="Jérome BERNIN"]
C'est moins intéressant que le vrai loft, mais bon on va faire avec hein
! ca va aller...
[/plan]
[plan son="Mathieu MEPLOMB"]
...en gros je m'attendais à ça, je m'attendais pas à des fleurs..
[/plan]
[plan son="Voix off"]
Passage obligé ensuite chez le médecin pour une visite qui déterminera le cas échéant une réforme
ou une exemption. Mais dans l'ensemble le bilan de santé de ces jeunes est plutôt bon.
[/plan]
[plan son="Dr Patrick REDON 31 RG"]
... neuf patient sur dix sont en bonne santé et ne posent pas de problèmes particuliers.
[/plan]
[plan son="voix off" ambiance="Cantine"]
Bifteck frites au menu de ce premier repas pris ensemble à la caféteria et c'est une pause
bienvenue dans cette longue journée d'incorporation. Ici pas de pres a porter, c'est du sûr mesure
pour les treillis les chemises kakis et les berets même chose pour les chaussures les celebres
rangers avec un large choix de pointures puisque cela va du 38 au 54. Nos soldats étant équipées de
pied en cap, direction le coiffeur et cela sera un moment très difficile pour josé qui arborait
quelques minutes auparavant une superbe queue de cheval.
[/plan]
[plan son="José SANCHEZ-ORO" ambiance="Bruit de tondeuse"]
Je me sens bizzare... tres bizarre... ça fait drôle...ohé ça repousse c'est l'essentiel !
[/plan]
[plan son="voix off" ambiance="extérieur, foyer du sapeur"]
En début de soirée, premier bilan pour ces jeunes qui seront peut-être les derniers appelés du
contingent.
[/plan]
[plan son="appelé 1"]
Comme tout le monde j'aurais aimé ne pas la faire, mais bon... j'y suis, j'y suis, il faut la faire
il faut la faire.
[/plan]
[plan son="appelé 2"]
Au départ j'avais les boules, maintenant la ca va mieux la, le je suis un peu plus rassuré parce
que je vois qu'on est tous entourés, on est... on fait .... une bonne petite équipe.
[/plan]
[plan son="Voix off"]
Cette après midi, ils quitterons Castelsarrasin pour leur première permission de week-end, avec en
poche 549 F et une carte téléphonique, c'est la solde mensuelle des appelés du contingent, elle
devrait être augmentée dans les semaines ou les mois qui viennent !
[/plan]
[crédits]
Reportage : J. QUITTARD G. RAMIREZ A. BOBET M. SUMANE-MOUSSA
[/crédits]
[plan image&son="Jean-Pierre PERNAUT"]
Voilà peut être la dernière incorporation, donc on retournera les voir... euh... ces bidasses tout
au long dlaaaaah...de l'année.
[plan]
[/extrait journal]
Suivre le lien ci-dessous pour voir un enregistrement : |
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http://sansnousalbum1.free.fr/vid/010608jtf113h.rm |
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10/05/2001 |
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Le Parisien - L'armée de terre recrute |
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Emploi - L'armée de terre recrute
[Photo]
VERSAILLES, MERCREDI MATIN. Trente-trois jeunes Yvelinois ont signé cette semaine leur
contrat d'engagement dans l'armée de terre. L'institution poursuit son recrutement à
un rythme soutenu. (LP.)
UN NOUVEAU contingent de trente-trois jeunes Yvelinois vient gonfler les rangs de l'armée
de terre pour le seul mois de mai. Les engagés volontaires ont signé cette semaine
leur contrat au centre d'information et de recrutement de l'armée de terre (Cirat) de
Versailles, situé à quelques mètres de la gare des Chantiers. L'armée
de terre a mis en place une stratégie de recrutement offensive pour gagner la bataille de la
professionnalisation avant l'été 2002. Elle multiplie les contacts auprès des
collèges, des lycées, des mairies et des ANPE. « L'effort de recrutement est
énorme. Nos besoins sont cinq fois supérieurs à ceux des autres armées,
explique le général Erick Irastorza, responsable du recrutement pour l'armée
de terre. Notre institution n'est plus un passage obligé. Nous devons aller au-devant de la
jeunesse. Les engagés ne viennent que parce qu'ils le veulent et ne restent que s'ils le
veulent. Ils disposent d'une période probatoire de six mois pour revenir sur leur
décision s'ils ne parviennent pas à s'intégrer. » Cédric, 17 ans
et demi, quitte Bonnières avec son BEP d'électro-technique en poche. Il est
passé au Cirat avec son paquetage pour signer son contrat d'engagement volontaire. Il
rejoindra le 42 e régiment de transmission de Laval comme opérateur
télécom. « J'ai besoin de prendre un peu de distance avec ma famille. Je vais
faire un travail intéressant avec la sécurité de l'emploi et 45 jours de
congés par an. Je ferai peut-être une carrière militaire. Les débuts
risquent d'être difficiles. Il faudra se plier à l'autorité, à la
hiérarchie. Mais ça va aller », explique le jeune engagé un peu anxieux.
Les engagés choisissent une affectation parmi 400 métiers. Si l'armée ne les
forme pas aux métiers civils, elle leur offre souvent une première expérience
professionnelle, un plan de carrière et une bonne carte de visite auprès de leurs
futurs employeurs. L'armée de terre entame la dernière ligne droite de la
professionnalisation. Le rythme de recrutement doit se maintenir sur les quinze prochains mois. Le
passage à une armée de métier en juillet 2002 limitera ensuite les besoins en
recrutement.
Carole Lardot |
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http://www.leparisien.com/home/info/permanent/article.htm?source=Le%20Parisien&themeid=508&articleid=25551204 |
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21/04/2001 |
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Le Canard enchaîné : L'état-major emplâtre en justice |
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Voici encore du « Secret défense » : le 22 mars dernier, un général des blindés, l'aristocratie de l'armée de terre, a passé un après-midi entier chez un juge d'instruction. Pris à revers par cette attaque frontale des
magistrats, l'état-major est sur le pied de guerre. Et non sans raison. À la mi-mars, « Le Canard » avait raconté l'opération destinée à couvrir une bavure au Kosovo. C'était le 1er mai 2000 : en vue d'accréditer la thèse de la légitime défense, les chefs militaires avaient monté une grossière mascarade. Et fait plâtrer un bidasse, soi-disant blessé par un Serbe, que venait en finit de cribler de plombs un autre militaire français trop nerveux.
Mieux : de peur que ne s'évente leur ruse, les galonnés avaient
finit obstacle à une enquête des gendarmes. Mais ceux-ci ont
refusé de lâcher leur os et découvert le pot aux roses
grâce à divers témoignages, dont celui du médecin
qui avait posé le plâtre. Au vu des conclusion accablantes
de l'enquête, Janine Stem, la procureuse du tribunal aux armées,
ouvrait à l'automne une information. Elle n'a vraiment aucun humour
tout ça pour un vrai plâtre sur une fausse fracture. Le général Saqui de Sannes, à l'époque patron des troupes françaises au Kosovo, s'est donc retrouvé en première ligne comme témoin assisté. Et il a avoué avoir donné l'ordre de plâtrer le sergent. Mais plusieurs questions restent en suspens. Si le ministre Alain Richard a appris la farce de la jambe de plâtre en lisant « Le Canard », on sait aussi que le général Saqui de Sannes a appelé, depuis le Kosovo, ses supérieurs en pleine nuit. Qui donc à l'état-major a été mis au courant ? Et à quel niveau de la hiérarchie a-t-on déridé de mener la justice en bateau ?
Le chef d'état-major des armées, le général Kelche, qui se ,voit déjà envoyé chez les juges, a courageusement ouvert le parachute lors d'un récent colloque sur le droit international. Alors que le coup du « plâtre » était sur toutes les lèvres. Il a rappelé que le « commandement doit s'exercer mais forcément une forte délégation et donc avec des prises de risque ». Y compris celui de replâtrer la réalité ?
Dans le plus grand secret, les acteurs principaux de ce drame en un acte
ont été réunis. On leur a expliqué que leur défense serait prise en charge, selon l'usage, par le ministère. Mais à condition, bien sûr, qu'ils n'aillent pas raconter des âneries. Chez les civils, cela s'appelle de la subornation de témoin. Dans l'armée, « l'esprit de cohésion ».
Brigitte Rossigneux « Le Canard enchaîné » – Mercredi 18 avril 2001 |
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